Le biais d’aversion aux pertes : Comment la peur de perdre peut vous faire perdre encore plus

Ressentez-vous une douleur particulière lorsque vous subissez une perte dans le trading ?

Vous êtes peut-être victime du biais d’aversion aux pertes, un phénomène insidieux qui pourrait saper vos efforts d’investissement.

Mais ne désespérez pas, ce biais est plus commun que vous ne le pensez et n’est pas une fatalité.

Il est possible de le surmonter et de prospérer dans le monde impitoyable des marchés financiers.

Découvrez ce qu’est le biais d’aversion aux pertes, comment il se manifeste et comment vous pouvez l’apprivoiser pour optimiser vos décisions d’investissement.

Le biais d'aversion aux pertes : comment la peur de perdre peut vous faire perdre encore plus
Le biais d'aversion aux pertes : comment la peur de perdre peut vous faire perdre encore plus

I – Déchiffrer le biais d’aversion aux pertes

1. Définition du biais d’aversion aux pertes

Le biais d’aversion aux pertes est un phénomène psychologique défini par Daniel Kahneman et Amos Tversky, lauréats du prix Nobel d’économie.

Selon eux, une perte de 100€ est perçue comme plus significative qu’un gain de 100€, soulignant notre tendance innée à favoriser l’évitement de pertes plutôt que l’acquisition de gains équivalents.

Leurs recherches influentes, publiées dans « Econometrica » en 1979, ont donné naissance à la théorie de la perspective, qui est devenue une référence dans la compréhension du comportement humain face au risque.

Cette théorie est largement utilisée aujourd’hui pour éclairer les stratégies économiques, politiques et commerciales.

2. Comment le biais d’aversion aux pertes affecte notre psyché

La tendance à éviter les pertes, inhérente au biais d’aversion aux pertes, découle de nos instincts primitifs.

Nos ancêtres devaient souvent faire des choix basés sur la survie – une erreur pouvait signifier la mort.

Selon Robert Shiller, économiste lauréat du prix Nobel, ce biais a ainsi été intégré à notre psyché au fil de l’évolution.

En raison de ce biais, nous avons tendance à nous attacher à des positions déficitaires dans l’espoir que la situation s’améliorera, même si une évaluation objective suggère le contraire.

Par conséquent, notre objectif de maximiser les profits est souvent compromis par notre désir plus profond d’éviter les pertes.

3. L’impact sur la prise de décisions financières

Dans le trading, le biais d’aversion aux pertes joue un rôle crucial.

En effet, il peut obscurcir notre jugement rationnel et nous amener à prendre des décisions imprudentes pour esquiver les pertes.

Par exemple, une étude de 2015 de Barberis, Huang et Santos dans le « Journal of Financial Economics » a démontré que les traders sont souvent plus disposés à vendre des actifs gagnants trop tôt pour « verrouiller » les gains, et à conserver des actifs perdants trop longtemps dans l’espoir d’un redressement.

Ainsi, le biais d’aversion aux pertes peut nous empêcher de maximiser nos gains financiers et affecter négativement la performance de notre portefeuille d’investissement.

II – Reconnaître le biais d’aversion aux pertes dans le trading

1. Comportements et indicateurs

Le biais d’aversion aux pertes dans le trading se manifeste de plusieurs manières.

Le professeur Terrance Odean de l’Université de Californie a identifié deux signes courants dans son étude de 1998 : la tendance à vendre des actions gagnantes trop rapidement pour réaliser un profit immédiat, et la réticence à vendre des actions perdantes, dans l’espoir qu’elles se rétablissent.

Ce comportement, connu sous le nom d’effet de disposition, est une preuve directe du biais d’aversion aux pertes.

D’autres signes peuvent inclure le stress excessif face aux fluctuations du marché et l’incapacité à accepter les pertes comme partie intégrante du trading.

2. Études de cas célèbres

Le biais d’aversion aux pertes est bien documenté dans de nombreuses études.

Par exemple, une recherche influente menée par les professeurs Brad Barber et Terrance Odean de l’Université de Californie en 2001 a analysé les transactions de 10 000 traders sur sept ans.

Ils ont découvert que les traders vendaient des actions gagnantes 50% plus souvent que les actions perdantes, même si cette décision n’était pas toujours financièrement optimale.

De plus, une étude récente de la London School of Economics en 2022 a trouvé des résultats similaires, renforçant l’idée que l’aversion aux pertes reste un problème prévalent dans le trading, même parmi les traders expérimentés.

3. Risques et erreurs de jugement

L’aversion aux pertes peut avoir des conséquences néfastes dans le trading, entraînant des erreurs de jugement coûteuses.

Selon une étude de 2016 publiée dans le « Journal of Economic Behavior & Organization », les traders souffrant de ce biais sont susceptibles de « chasser » les trades perdants, c’est-à-dire d’investir davantage dans des positions déficitaires dans l’espoir de récupérer les pertes.

Cette stratégie, souvent associée au « martingale trading », peut entraîner des pertes encore plus importantes et, dans certains cas, une débâcle financière.

Par ailleurs, l’aversion aux pertes peut également conduire à l’évitement excessif du risque, ce qui limite les possibilités de gains significatifs.

Les erreurs de jugements consécutifs à des trades perdants peuvent s’apparenter à la stratégie de la martingale
Les erreurs de jugements consécutifs à des trades perdants peuvent s’apparenter à la stratégie de la martingale

III – Comment s’armer contre le biais d’aversion aux pertes en trading

1. Préparation mentale : Le rôle de la psychologie dans le contrôle du biais

La préparation mentale est essentielle pour contrôler le biais d’aversion aux pertes.

Dr. Brett Steenbarger, un expert de renommée mondiale en psychologie du trading, propose des techniques d’auto-réflexion et de méditation pour aider les traders à reconnaître et à gérer leurs émotions.

Il souligne l’importance de la discipline, de l’objectivité et de la gestion du stress.

Des études, comme celle de Hopfensitz et Wranik dans le Journal of Economic Psychology en 2008, soutiennent cette approche, montrant que l’auto-réflexion peut réduire l’impact de l’aversion aux pertes.

En cultivant une forte résilience psychologique, les traders peuvent mieux naviguer dans les eaux parfois tumultueuses des marchés financiers.

2. Techniques pour minimiser le biais d’ancrage

Pour contrer l’effet du biais d’aversion aux pertes, l’adoption de certaines stratégies est essentielle.

Tout d’abord, l’établissement d’un plan de trading solide est crucial.

Selon le célèbre trader et auteur Alexander Elder, un plan de trading devrait inclure des règles spécifiques pour l’entrée et la sortie des trades, ainsi que pour la gestion des risques.

Deuxièmement, l’utilisation d’ordres stop loss peut aider à limiter les pertes potentielles.

Selon l’Institute of Trading and Portfolio Management, une institution de formation au trading de renommée internationale, les ordres stop loss permettent aux traders de définir un niveau de prix spécifique auquel une position ouverte sera automatiquement clôturée, ce qui peut contribuer à contrôler l’exposition aux pertes.

3. Le rôle de la discipline et de la formation continue

L’utilisation d’outils technologiques peut être un complément précieux aux stratégies comportementales pour contrer l’aversion aux pertes.

Des applications d’analyse comportementale, comme Tradervue ou EdgeWonk, offrent des fonctionnalités qui aident à détecter des schémas de trading problématiques associés à ce biais.

En fournissant une analyse détaillée des performances de trading, ces outils peuvent mettre en évidence les transactions où le biais d’aversion aux pertes a joué un rôle, permettant aux traders de prendre conscience de leurs tendances et de travailler à leur correction.

La technologie peut ainsi être un allié puissant dans la lutte contre l’aversion aux pertes, en complément des approches psychologiques et stratégiques.

En conclusion :

Le biais d’aversion aux pertes, bien qu’il soit un défi fréquent dans le trading, peut être surmonté et ne doit pas entraver votre succès financier.

En démêlant les fils de ce biais complexe, en repérant ses signes telluriques et en prenant des mesures concrètes pour le contrôler, vous avez la possibilité d’améliorer de manière significative votre efficacité en trading.

Ne laissez donc pas ce biais non visible entraver votre potentiel – saisissez la barre de votre psychologie de trading et hissez votre prise de décision financière à des sommets inégalés dès maintenant.

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